J'aimerais accoucher sans péridurale ! (+ projet de naissance)
POURQUOI JE VEUX ACCOUCHER SANS PÉRIDURALE ?
Pour mon 2ème accouchement je ne veux pas de péridurale !
Cette décision s’est faite petit à petit en parlant avec d’autres mamans, et a été une révélation après la lecture du livre de Maïte Trelaun « j’accouche bientôt, que faire de la douleur ? ». Je trouve que le titre n’est pas très accrocheur mais c’est une vraie mine d’or qui m’a fait prendre conscience des pratiques d’accouchements d’aujourd’hui et qui surtout m’a donné beaucoup de clés pour comprendre comment se passe un accouchement physiologique et les pratiques à privilégier pour que cela se passe le mieux possible. Grâce à ce livre j’ai pu commencer la rédaction de mon projet de naissance. Il m’a également permis de me rendre compte de tous les bénéfices de l’accouchement sans péridurale et également de lire l’expérience d’autres parents qui ont vécu ce moment.
Aujourd’hui l’accouchement est surmédicalisé. On doit être dans les normes, tout est chronométré, paramétré. Le col doit se dilaté au minimum d’un cm toutes les heures, si ça ne va pas assez vite on accélère avec des traitements. L’expulsion doit se faire en 30 min, si ça dure trop longtemps on instrumentalise ou on césarise. La délivrance doit se faire en 30 min, passé ce délai on intervient…. Aujourd’hui la femme se fait accoucher, elle n’est plus actrice de son accouchement et le bébé subit également. Pour ce 2ème accouchement je n’ai pas envie d'être à nouveau coucher sur le dos, sans pouvoir bouger à cause d’une péridurale, à attendre passivement que la dilatation se fasse. Je n’ai pas envie de me retrouver en position gynécologique à pousser quand la sage-femme me le dira, même si ce n’est pas le moment, car elle l’a décidé. Je veux être actrice de mon accouchement, de la venue au monde de mon bébé. Je veux garder ce lien avec lui, lui permettre de descendre activement et de choisir le moment où il sera prêt à découvrir le monde. Je veux pouvoir bouger, choisir les positions qui sauront soulager ma douleur. Je veux ne faire qu’une avec cette douleur, l’accepter, l’accompagner, lâcher prise et permettre une dilation du col et une descente du bébé en toute physiologie et naturellement. Outre le fait d’empêcher la maman de bouger et d’être complètement assistée, la péridurale peut diminuer voir stopper les contractions. Il faut alors injecté de l’ocytocine pour avoir de nouvelles contractions. Les contractions sont alors beaucoup plus fortes que des contractions naturelles, ce qui peut faire souffrir le bébé. Si le bébé est en souffrance, il faut qu’il sorte, soit par les voies naturelles, rapidement, avec beaucoup de pression pour la mère et sans être préparé pour le bébé, souvent avec des instruments aussi ce qui augmente le risque de déchirure, soit par césarienne ce qui peut être tout aussi traumatisant. La souffrance de mon bébé à cause de l’ocytocine je l’ai vécu pour mon 1er accouchement (je vous en parlais ici), avec une sortie accélérée que j’ai très mal vécu et beaucoup de stress de voir une foule de personnes arriver dans la salle. Quant à la césarienne c’est une mes plus grandes peur ! Je ne sais pas vraiment l’expliquer, je ne sais pas si c’est l’acte en lui-même, de me faire ouvrir le ventre, ou si c’est l’extraction du bébé sans qu’il s’y attende, ou alors le fait de ne pas vivre l’accouchement, d’avoir l’impression de ne rien faire (encore moins que sous péridurale) ou encore l’absence du père ou l’impossibilité de rester avec mon bébé dans les heures qui suivent… Ce doit être un mélange de tout cela !
Alors oui accoucher sans péridurale ça fait mal, et certaines diront qu'on a la chance de ne plus avoir à souffrir pour donner la vie, mais dans quelles conditions ? Il y a une différence entre la souffrance et la douleur, et un accouchement physiologique sans péridurale ne doit pas être une souffrance, il doit rester dans le domaine de la douleur. Le corps de la femme et son accouchement sont à l'image de ce qu'elle est capable d'endurer. Si ce n'est pas le cas c'est que la physiologie n'a pas été respecté.
MON PROJET DE NAISSANCE
Je voulais également partager avec vous mes premières réflexions quant au projet de naissance que j'ai choisi :
- la place du père :
- en accord avec lui, j'aimerais qu'il soit présent durant le travail et l'accouchement.
- Si je devais avoir une péridurale, j'accepte qu'il sorte de la salle.
- Si je devais avoir une césarienne, nous aimerions qu'il soit en peau à peau avec le bébé durant le temps de mon absence.
- le travail :
- j'aimerais accoucher sans péridurale et être soutenue dans ce choix. Je ne veux pas qu'elle me soit proposée sauf si le bébé ou moi-même étions en danger.
- j'aimerais pouvoir utiliser l'eau quand j'en ressentirais le besoin
- Je ne veux pas subir de toucher systématique
- Je veux pouvoir bouger comme je le souhaite et ne pas être branché au monitoring en continue
- Je ne veux pas que ma poche des eaux soit percée
- l'accouchement
- j'aimerais pouvoir choisir la position qui me convient le mieux.
- J'aimerais que la lumière soit tamisée
- Je veux pouvoir attendre d'avoir envie de pousser pour expulser mon bébé, que cette envie soit pris en compte et qu'elle en soit pas coupée
- la délivrance
- j'aimerais que la délivrance ne soit pas provoquée mais attendre qu'elle se fasse naturellement tant que je ne suis pas en danger.
- l'accueil du bébé
- Je veux garder mon bébé en peau à peau immédiatement après sa sortie, sans qu'il subissent de soin ou quoique ce soit d'autres durant l'heure qui suit.
- J'aimerais que le cordon ne soit pas couper dès la sortie de mon bébé mais attendre qu'il ne batte plus. Le papa aimerait alors le couper si possible.
- Je ne veux pas qu'il reçoive de médicaments ou autre avant qu'il ait reçu sa première tétée et sans notre accord.
- Je veux qu'il puisse de lui même trouver le sein et qu'il y reste autant de temps que nécessaire.
- Suites de couches
- j'aimerais pouvoir bénéficier d'une sortie anticipée
- je veux être présente pour tous les actes qui pourront être pratiqués sur mon bébé et je veux que ceux-ci nous soient expliqués et qu'on y est consenti au préalable.
De manière générale et pour toutes les étapes de la venue au monde de mon bébé, nous voulons prendre part aux décisions nous concernant, que les différents choix nous soient expliquer et ne subir aucun acte sans que nous y ayons consenti auparavant.
PARCOURS SALLE NATURE
Dans mon CHU nous avons une "salle nature" conçue pour favoriser les accouchements physiologiques, plus intimes et moins médicalisée que les autres salles "classiques". Il y a une baignoire, des moyens de suspensions, une méridienne, un miroir, des ballons... qui sont mis à dispositions des parents. Pour pouvoir en bénéficier, comme la surveillance médicale sera moindre, il faut avoir une grossesse sans risques (pas d'HTA, bébé qui se présente bien, assez de liquide, pas de prématurité...). On a également 2 entretiens avec une sage femme où on parle de ce que l'on aimerait, de ce qui est possible, des avantages et des inconvénients... Il y a un rdv durant le 4 ème mois et un autre le dernier mois. J'ai eu mon 1er rdv hier et je reste un peu dubitative. Elle m'a indiquée par exemple qu'ils ne laissaient pas le cordon car selon les pédiatres du CHU cela n'avait aucune utilité et que ça augmentait même le risque d'ictère... Elle m'a indiqué qu'on avait quand même un cathéter dans le bras pour pouvoir avoir de l'ocytocine lors de l'expulsion et de la délivrance (pas très physiologique...). J'ai eu un peu l'impression qu'ils encourageaient l'accouchement physiologique mais pas à 100%...C'est peut être la sage femme que j'ai eu qui m'a donné cette impression ou parce que j'ai déjà compris qu'il y aurait des points dans mon projet de naissance qui ne pourraient pas être respectés.
POURQUOI PAS UN ACCOUCHEMENT A DOMICILE
c'est vrai que pour un avoir un "vrai" accouchement physiologique j'aurai pu vouloir accoucher chez moi mais je ne me sens pas à l'aise avec cette idée. Même si l'AAD est possible qu'avec une grossesse sans risques et entourée d'une sage femme (il n'y en d'ailleurs pas près de chez moi qui pratique l'AAD) je ne me sentirais pas assez en sécurité ni à l'aise d'accoucher chez moi. Je n'arrive pas non plus imaginer le lieu où cela pourrait se passer, je ne me projette pas du tout dans ce projet. Je ne sais pas non plus comment cela pourrait se passer pour mon fils. Je n'ai pas envie qu'il me voit souffrir et je ne pense pas que je le "supporterais" prêt de moi pendant le travail. Il faudrait donc qu'il parte hors je ne sais pas où il irait. Quand je partirais accoucher c'est surement son grand père qui viendra le garder chez nous, je pense qu'il se sentira mieux d'être chez lui avec tous ses jouets, son lit... je n'ai pas envie qu'il soit en plus obliger de changer de maison. Si je devais accoucher à domicile c'est ce qui devrait se passer. J'aimerais aussi pouvoir profiter du temps qui me sera donné de rester seule avec mon bébé, pour faire connaissance calmement. Enfin je n'ai encore jamais accouchée sans péridurale, et même si je le souhaite plus que tout pour ce second accouchement, je ne sais pas si je serais capable de tenir jusqu'au bout. Si j'accouche à domicile, je n'aurais pas le choix de faire sans péridurale.
MA PRÉPARATION A LA NAISSANCE
Je pense qu'on ne se prépare pas à accoucher sans péridurale comme on se prépare pour un accouchement avec péridurale. Dans le second cas, la douleur ne va être que passagère et on pourra se reposer une fois la péridurale posée. Pour un accouchement sans péridurale il faut se préparer pour une durée plus longue, trouver un moyen de rentrer dans sa bulle, se relâcher au maximum et de profiter des moments de répit entre chaque contraction. J'ai choisi une préparation de groupe orientée sur la sophrologie : relaxation physique et mentale. Je pense que cette préparation peut être utile pour pouvoir se relaxer au maximum pendant et entre les contractions, mais également pour prendre conscience de notre corps et de ce qui s'y passe favorisant ainsi les positions qui aident à la descente du bébé. Parallèlement et sans rapport avec la grossesse, je vais (peut être) suivre des séances de respirations consciente. Ces ateliers sont proposés par le CHU où je travaille. Ce sont des séances collectives. L'atelier propose d'utiliser l'esprit guidé par la respiration et l'attention à l'instant qui s'écoule. Le but est une découverte de soi, simple et originale, par utilisation de la respiration comme "outil" et la mise en place d'une nouvelle attitude plus en accord avec qui nous sommes. Je pense que cela peut être très complémentaire avec la sophrologie et très bénéfique pour le jour de l'accouchement (entre autre).
N'hésitez pas à me raconter vos accouchements physiologiques, me donner d'autres pistes pour mon projet de naissance... tout conseil est bon à prendre !
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