Maman bienveillante et j'assume !

Publié le par Maviedemamannatur'elle'ment

J'ai l'impression que la nouvelle mode, après avoir mis la bienveillance à toutes les sauces, est maintenant de crier haut et fort que l'on a pas choisi la méthode de la bienveillance pour élever ses enfants, qu'on assume entièrement de les punir et de leur crier dessus... Que les mères soi-disant bienveillantes se prennent pour des mères parfaites... Que de toute façon la bienveillance ne résout rien que s'il y avait une méthode "magique" ça se saurait...

 

Maman bienveillante et j'assume !

Je ne suis pas d'accord avec ce point de vue qui reste très personnel. Personnellement, oui j'ai choisi la bienveillance et la parentalité positive pour élever mes enfants, car cela me semble la meilleure méthode, mais je suis loin de dire que je suis une mère parfaite (d'ailleurs j'en avais parlé ici). La bienveillance n'est pas qu'une théorie expliquée dans les livres par Isabelle Filliozat entre autres (oui parce qu'elle a un nom hein, même si c'est dit sur le ton de l'humour je trouve que c'est un manque de respect de l'appeler Isabelle Tructruc), les méthodes d'éducation positives proviennent aussi des données de la neuroscience qui prennent en compte la maturation du cerveau des enfants et leur façon de ressentir les choses. Je ne dis pas que c'est tous les jours facile voir même possible, il y a des moments où la patience fait défaut et où la fatigue prend le dessus mais je ne peux pas concevoir que de crier sur ses enfants soit quelque chose qui est jugé comme normal, limite comme un droit ! " De toute façon je ne me défini pas comme un parent bienveillant alors je ne vois pas en quoi cela pose problème de crier sur mes enfants, en plus ça soulage !" J'envenime peut être un peu la chose mais c'est comme ça que je le ressens. Et est-ce que dans tout ça vous vous êtes mis un peu à la place de vos enfants ? Vous pensez qu'il est soulagé lui quand il vous voit lui hurler dessus comme une furie ? A votre avis qu'est-ce qu'il ressent dans sa petite tête ? De la peur ? De la crainte ? De la culpabilité ? De la tristesse ? Surement même de la haine et de la colère contre la personne qui lui crie après ! Alors non je ne pense pas que ce soit humain de crier après ses enfants, je trouve même que c'est un signe de faiblesse de notre part car nous n'avons pas réussi à se contrôler et à trouver une autre façon d'exprimer nos sentiments (comment ensuite le reprocher à son enfant d'ailleurs ?!) Ce qui est humain est de faire preuve d'empathie vis à vis d'eux et de faire en sorte qu'ils se sentent bien et compris. Personnellement oui je m'en veux énormément quand il m'arrive de lui crier dessus (Hey oui ça m'arrive aussi et pourtant je me dis maman bienveillante, je ne serais vraiment pas parfaite alors ?!!), je m'excuse et on en parle, je ne veux pas qu'il pense que c'est quelque chose de normal et banaliser cette réaction ! J'essaye aussi de comprendre pourquoi j'en suis arrivée là et ce que j'aurai pu faire pour l'éviter. Se remettre en question et accepter de ne pas être parfaite fait aussi partie de la bienveillance.

"Respecter les émotions d'un enfant, c'est lui permettre de sentir qui il est, de prendre conscience de lui-même ici et maintenant. C'est le placer en position de sujet. C'est l'autoriser à se montrer différent de nous. C'est le considérer comme une personne et non comme un objet, lui donner la possibilité de répondre de sa manière très particulière à la question : qui suis-je? C'est aussi l'aider à se réaliser, lui permettre de percevoir son « aujourd'hui » en relation avec « hier » et « demain », d'être conscient de ses ressources, de ses forces comme de ses manques, de se percevoir avançant sur un chemin, son chemin. "

Isabelle Filliozat

Je pense qu'il est très important de se mettre à la place de l'enfant aussi souvent que possible, d'essayer de comprendre ce qu'il peut ressentir, et surtout se demander comment vous réagiriez si par exemple votre mari vous parlait comme vous êtes en train de le faire à vos enfants ou s'il avait l'attitude que vous avez actuellement face à eux. Il m'arrive par exemple quelques fois de commencer à critiquer sa façon de faire ou de me moquer un peu de lui parce que je suis fatiguée, que j'en ai marre, mais très vite je me rends compte que je n'aimerais pas qu'une personne ait cette attitude face à moi, alors je me reprends immédiatement.

"L'intelligence du cœur, c'est comprendre ses véritables émotions, les exprimer de manière appropriée, savoir entendre et accompagner celles des autres, faire preuve d'empathie. "

Isabelle Filliozat

Personne n'est parfait ça c'est un fait, mais il faut aussi arrêter de croire que les parents "bienveillants" se privent de crier sur leurs enfants, qu'ils sont sans cesse dans la retenue, on a le droit de ressentir de la colère mais celle ci doit être dirigée contre l'attitude et le comportement de l'enfant et non contre l'enfant directement et surtout exprimée avec des mots qui sont dit sans hurler... Les parents "bienveillants" ont simplement compris l'importance de prendre en compte les émotions de leurs enfants, le fait que nous sommes des modèles pour nos enfants (forcément que si on leur hurle dessus à longueur de journée ils vont faire pareil !), et que l'enfant a le droit d'être respecté comme le serait un adulte. Si vraiment on a besoin de crier on peut aller s'isoler dans une pièce et le faire sur un oreiller par exemple. Pour reprendre ce que je disais plus haut, en fait ce qui est humain c'est d'avoir envie de crier pour faire sortir notre colère mais pas de crier CONTRE nos enfants.

 

"Élever un enfant, c'est se poser cette question : que souhaitons-nous transmettre à nos enfants ?
Quand l'enfant est frappé, le geste de frapper est reproduit dans son cerveau, il apprend ce geste. Voulons-nous lui apprendre la violence ?
Quand l'enfant est câliné, il apprend la tendresse. Préférons-nous lui transmettre et lui apprendre les gestes d'affection ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'affection, la tendresse se transmettent et s'apprennent, comme leur inverse, la violence. L'enfant nous imite, nous lui transmettons en priorité ce que nous faisons et ce que nous sommes. "

Catherine Gueguen

 

En résumé, pour moi la bienveillance n'est pas :

  • se retenir de ne pas crier après ses enfants (comme si cela était un besoin)
  • vouloir être parfait sur tous les points
  • une méthode magique
  • une méthode à laquelle il ne faut faire aucune exception ou entorse
  • être laxiste et laisser tout faire à l'enfant

Mais c'est :

  • comprendre et prendre conscience des effets que notre attitude et nos réactions peuvent avoir sur les enfants
  • prendre en compte les émotions et les besoins de ses enfants et apporter une réponse appropriée
  • utiliser d'autres outils qui misent sur la communication et l'empathie
  • faire preuve d'une grande patience et de compréhension
  • ne pas juger et savoir exprimer ce que l'on ressent
  • sortir d'un cercle vicieux

Alors oui crier sur ses enfants et les punir, c'est sur que c'est beaucoup plus facile, parce que pour beaucoup on a été élevé comme ça, que pour certains il n'y a aucune remis en question et parce que pour avoir des réactions bienveillantes il faut réfléchir avant d'agir, mais tout cela à quel prix ?

"La vraie autorité n'a pas besoin des coups ou des claques pour se monter forte et pour aider l'enfant. C'est le contraire. On donne des coups et des claques si on se sent faible et impuissant. Dans ce cas, on ne montre pas l'enfant l'autorité, mais le pouvoir et l'ignorance "

Catherine Guguen

Je ne dis pas non plus que les parents qui ne se disent pas bienveillants ont tout faux et sont de mauvais parents, il a forcément des moments de tendresses et de jeux bénéfiques à l'enfant et tout le monde fait comme il peut mais je pense vraiment qu'il pourrait être bénéfique pour nos enfants et pour nous même de prendre au moins connaissance des grands principes de l'éducation bienveillante (je vous en parle ici), de tester, de le travailler et de garder ce qui nous convient.... et surtout de prendre conscience de ce que nos actes et nos réactions entrainent sur nos enfants avant de prôner le fait leur crier ouvertement dessus !

"La dureté physique ou psychologique durant l'enfance freine le bon développement des enfants, a des répercutions sur sa vie d'adulte en termes de santé physique et psychologique et peut laisser une empreinte sur la génération suivante. "

Catherine Guguen

En réponse (entre autres) à cet article de Sigrid de Jamais 2 sans 3, le blog 

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M
Disons que c'est normal dans le sens où on est humain et si c'est argument je l'accepte, on a notre éducation, notre personnalité, notre état esprit, parfois c'est compliqué de se retenir, tu le dis tu n'y arrives pas à 100%. C'est là où je vous comprends toutes les 2 car pour moi c'est humain mais non ce ne doit pas être normalisé, devenir une banalité.
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M
Je ne pense pas qu'une mère ne veuille pas être bienveillante mais plutôt ne pas se faire imposer une façon d'être, et surtout que c'est bien plus difficile de tendre vers ça avec nos vieux démons, d'ailleurs j'avais déjà écris dessus il y a 2 ans http://maman-arrive.overblog.com/2015/03/l-env-c-est-difficile-mais-j-essaie-j-y-travaille.html
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M
Pour la façon d'être oui c'est possible mais ce n'est pas comme ça que j'ai compris son article, pour ma part j'ai compris qu'elle disait que c'était quelque chose de normal de crier après ses enfants et c'est ça qui me fait régir, mais peut être que j'ai mal compris.