L'attente...
Le cap des 37sa va bientôt être dépassé, ce cap théorique qui dit qu'à partir de maintenant bébé peut arriver à n'importe quel moment... ce cap qui pour moi représente beaucoup de stress car je plonge dans l'inconnu. Contrairement à ce que je disais au départ, cette grossesse sera passée extrêmement vite, mais aura été heureusement pratiquement parfaite. Outre la fatigue des premiers mois, je me suis vraiment trouvée épanouie et heureuse de porter la vie une seconde fois. Ce dernier mois risque d'être un peu plus difficile, la fatigue s'installe et mon corps commence à être endolori et plus difficile à bouger. Et puis il y a cette attente qui va se mettre en place, tellement angoissante... Je n'arrête pas de me demander si je suis prête. Prête à le laisser quitter mon corps, prête à "affronter" un accouchement sans péridurale, prête à le laisser entre dans notre famille, prête à changer notre équilibre familial... d'un côté je n'ai pas vraiment le choix d'accepter, je ne peux pas faire machine arrière (à part pour la péridurale bien sur), et je pense que cette fatalité d'un côté me rassure.
A partir de maintenant, à chaque contraction, je vais me demander si la suivante sera un peu plus forte, si elles vont s'enchainer ou si sera juste une contraction lambda comme j'en ressens depuis les premiers mois. Est-ce que cette contraction sera le signe d'une toute nouvelle vie ? Est-ce qu'au moins j'arriverais à la reconnaître (j'ai été déclenché pour mon 1er) ? Je me demande aussi si j'aurai le temps d'arriver à la maternité (mon 1er accouchement a duré 4h !), même si en soi je sais qu'un bébé qui arrive vite est signe que tout va bien. Je me demande aussi si j'aurai la force d'accoucher comme je l'aimerais sans péridurale. Il y a de grandes chances pour que ce soit la dernière fois que je donne la vie, j'aimerais tellement que tout soit parfait... Et comme la première fois, j'ai peur que l'absence de cette présence en moi m'obsède et m'empêche de profiter des premiers jours de vie de mon bébé. J'aimerais tellement pouvoir le garder éternellement dans mon ventre, le sentir bouger, répondre à mes caresses, celles de son papa et de son frère, réagir à mes émotions.... bien sur je serais heureuse quand il sera parmi nous mais de sentir ce vide en moi me demandera du temps pour faire mon deuil.
La question de quand est-ce que ça va se passer m'obsède ! Est-ce que ça sera dans quelques jours, comme les sage-femmes ont l'air de le penser, ou dans quelques semaines, comme je m'y attends plutôt. Pour le moment je n'en suis pas encore au stade où j'ai envie qu'il naisse alors j'espère qu'il attendra au moins ce moment là ! Est-ce que ça arrivera la nuit ou la journée ? Est-ce que le papa sera là ou est-ce qu'il devra me rejoindre à la maternité ? Est-ce que j'aurai le temps de finir tout ce que j'ai de programmé avant son arrivée ? Je me demande aussi comment va se passer le séjour à la maternité et le fait de ne pas être avec mon fils durant ces quelques jours. Est-ce que ça ne va pas être trop dur pour lui ? Ou pour moi ? Et puis quand je vais rentrer plus rien ne sera comme avant...En fait notre vie peut basculer d'un moment à l'autre, une contraction qui va tout déclencher, faire que tout va s'enchainer. Je me dis qu'une fois le travail commencer je ne pourrais que me laisser porter par les vagues, et avancer petit à petit, que chaque minute écoulée me rapprochera de la rencontre avec mon bébé mais m'éloignera aussi de ma vie d'avant. C'est tellement contradictoire comme sentiment ! A la fois j'ai hâte de faire la connaissance de l'être que je porte depuis 9 mois, mais j'ai également peur de cette rencontre, qui au final est forcée d'avoir lieu ! Il faut que j'essaye d'arrêter de penser à tout ça ! Me faire confiance et nous faire confiance. Le moment arrivera quand il devra arriver, et il se passera comme il devra se passer !